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« Micro-certifications » : réelle innovation ou effet de mode ?

Dans le paysage des certifications professionnelles, un nouveau terme a émergé depuis peu : celui de « micro-certifications », aussi parfois appelées « micro-certificats ».

Par Euroguidance - Le 17 novembre 2022.

 

Une recommandation européenne adoptée en juin 2022

 

Le Conseil de l’Union européenne a adopté en juin 2022 une recommandation sur « une approche européenne des micro-certifications pour l’apprentissage tout au long de la vie et l’employabilité. »

 

Cette recommandation invite les États membres à développer l’usage des micro-certifications, dans le cadre d’une approche européenne commune. Celle-ci définit les micro-certifications comme attestant d’« acquis d’apprentissage obtenus à la suite d’un petit volume d’apprentissage. »

 

L’approche proposée en précise également les caractéristiques attendues : stockables dans un système (informatique) et aisément partageables ; facilité pour un tiers – comme un employeur – d’en comprendre le contenu et d’en vérifier l’authenticité ; « empilables » : possibilité d’être combinées afin de former une certification plus étendue.

 

La transparence concernant les modalités d’évaluation des acquis d’apprentissage doit permettre de développer la confiance par rapport à la valeur de ces micro-certifications.

 

Quelle intégration dans le cadre français ?

 

Une fois précisée cette doctrine européenne, qu’en est-il lorsque l’on la rapporte au cadre français existant, qui prévoit déjà des certifications modulaires ou « petites » ?

 

Pour rappel, les certifications professionnelles qui font l’objet d’une reconnaissance officielle, par l’État, sont enregistrées dans deux répertoires, gérés par France compétences : le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique (RS).

Le premier est riche de près de 5 000 références, qui correspondent chacune à un « métier entier » : diplômes professionnels, certificats de qualifications professionnelles (CQP) créés par les branches, certifications développées par des organismes de formation.

 

Le RNCP impose que chaque certification enregistrée soit découpée en « blocs de compétences », de façon à en permettre une acquisition modularisée. Si cette caractéristique peut faire écho au principe de micro-certifications « empilables », les certifications du RNCP, qui concernent des métiers entiers – et donc des parcours de formations de longue durée -, ne cadrent par contre pas avec l’idée de parcours d’apprentissage courts…

 

Reste donc à se tourner vers le Répertoire spécifique, qui répertorie plus de 1 000 certificats et habilitations professionnelles qui attestent de compétences professionnelles complémentaires. En termes de contenus et reconnaissance officielle comme garantie de qualité, le RS semble ainsi s’approcher le plus de ce qui définit au niveau européen les micro-certifications.